Raideur du coude

Qu’est-ce qu’une raideur du coude?

 

Une raideur du coude est une diminution des amplitudes articulaires du coude. Cette limitation peut concerner la flexion, l’extension et/ou la prono-supination. Les mouvements de prono-supination étant également contrôlés par le poignet, il faudra rechercher une atteinte au niveau de cette articulation en cas d’atteinte isolée de ce secteur de mobilité.

 

 

Questions fréquentes

La raideur du coude est un symptôme secondaire à une pathologie. L’ensemble des pathologies du coude peuvent être à l’origine d’une raideur du coude. Il peut s’agir d’une raideur post-traumatique secondaire à une fracture ou une luxation du coude. Parfois, un simple traumatisme sans fracture ni lésion ligamentaire peut être à l’origine d’une raideur du coude. L’arthrose du coude peut également être à l’origine d’une raideur du fait de la formation de butées osseuses limitant la mobilité. La polyarthrite rhumatoïde est une autre pathologie reconnue comme pouvant être à l’origine d’une raideur. Une chirurgie réalisée au niveau du coude peut enfin expliquer l’apparition d’une raideur.

Lorsque la raideur fait suite à un traumatisme récent ou s’observe dans les suites d’une chirurgie, le traitement repose sur la réalisation de soins de rééducation ayant pour but de récupérer les mobilités.

 

S’il s’agit d’une raideur ancienne, il est plus difficile de récupérer les amplitudes articulaires par des soins de rééducation. Selon la gêne fonctionnelle, il est possible de proposer une arthrolyse. Il s’agit d’une intervention consistant à redonner de la mobilité. Il faut pour cela libérer les adhérences limitant les mouvements. Les ostéophytes retrouvés en cas d’arthrose sont également réséqués afin de supprimer les butées osseuses limitant les mouvements en fin de flexion et en fin d’extension.

 

S’il existe d’importantes lésions articulaires, la raideur est dite intrinsèque. La réalisation d’une arthrolyse ne permet alors pas d’apporter de résultats satisfaisants. Il faut alors parfois envisager la mise en place d’une prothèse totale de coude.

La chirurgie arthroscopique n’apporte pas à long terme de meilleurs résultats que le traitement à ciel ouvert.

 

Elle permet en revanche de diminuer la taille de la cicatrice ainsi que les douleurs post-opératoires.

 

La visualisation arthroscopique permet également de mieux préciser l’état de l’articulation.

 

Dans certaines conditions, il reste néanmoins parfois plus prudent d’avoir recours à la chirurgie à ciel ouvert en particulier lorsque la raideur est trop importante ou lorsqu’il existe une compression associée du nerf ulnaire au coude nécessitant un geste de libération.

Lorsque la raideur est peu importante, une prise en charge en chirurgie ambulatoire peut parfois être envisagée. Pour les raideurs plus importantes, une hospitalisation de 3 jours environ sera nécessaire.

 

Une anesthésie générale est réalisée avant d’installer le patient sur le côté (en décubitus latéral).

 

Quelques incisions de 5 mm environ sont nécessaires à la réalisation de l’intervention afin d’introduire l’optique (caméra) d’une part et les instruments d’autre part.

 

L’intervention consiste à lever les adhérences présentes dans le coude, à réséquer les butoirs osseux responsables de conflits limitant les mobilités ainsi qu’à ouvrir la capsule afin de redonner toute la souplesse à l’articulation.

Après la réalisation de l’intervention, aucune immobilisation n’est nécessaire. La rééducation est réalisée d’emblée afin de récupérer au plus vite les amplitudes articulaires. Cette rééducation est fondamentale et indissociable de la prise en charge chirurgicale.

 

En cas de raideur importante, La mise en place d’un arthro-moteur permet d’aider à la récupération des amplitudes articulaires.

 

La rééducation est réalisée en cabinet de ville pour les formes peu importantes. Un séjour en centre de rééducation est souhaitable pour les formes les plus sévères. Dans tous les cas, les soins de rééducation doivent être réalisés pendant plusieurs mois jusqu’à ce que les mobilités n’évoluent plus.

 

L’échec de l’arthrolyse est la complication la plus fréquente. Il peut être lié à une rééducation pas assez soutenue ou non adaptée. Il peut s’agir d’une difficulté à retrouver après l’intervention les amplitudes articulaires obtenues pendant la chirurgie. Parfois, la raideur réapparaît progressivement sur un coude qui avait bien récupéré ses amplitudes articulaires. Cela souligne l’importance de poursuivre la rééducation plusieurs mois après la chirurgie.

 

Les complications les plus redoutées sont neurologiques. Elles peuvent être rencontrées après une chirurgie à ciel ouvert ou sous arthroscopie. Les nerfs les plus fréquemment concernés sont le nerf radial (permettant l’extension du poignet et des doigts) ainsi que le nerf ulnaire (donnant la sensibilité de la partie interne de la main et permettant de contrôler de nombreux muscles de la main).

 

Les hématomes post-opératoires sont classiques et sont plus particulièrement retrouvés après la réalisation d’une chirurgie à ciel ouvert.

 

Les complications liées à l’anesthésie, les problèmes d’infection ainsi que les complications vasculaires restent relativement rares.

 

à retenir

Docteur Numa Mercier