Fracture de la clavicule

Qu’est-ce qu’une fracture de la clavicule ?

Une fracture de la clavicule correspond à une perte de continuité de la clavicule consécutive à un traumatisme. Lorsque les fragments de la clavicule se ressoudent l’un à l’autre dans les suites d’une fracture, on parle de consolidation.

Questions fréquentes

On peut classer les fractures de la clavicule en fonction de :

  • la localisation de la fracture : on distingue les fractures de la diaphyse, c’est à dire de la partie centrale de la clavicule, des fractures de sa partie épiphysaire externe (en regard de l’articulation acromio-claviculaire). Les fractures en regard de l’articulation sterno-claviculaire sont exceptionnelles.
  • leur déplacement : la fracture peut être non déplacée, peu déplacée ou très déplacée. Le plus souvent, le déplacement est significatif. En effet, le muscle sterno-cléidomastoïdien a tendance à ascensionner le fragment interne tandis que le deltoïde tire le fragment externe vers le bas.
  • Le nombre de fragments : il peut s’agir d’une fracture simple avec un volumineux fragment interne et un deuxième volumineux fragment externe. Le plus souvent, il existe un 3ème fragment intermédiaire de plus petite taille. La fracture peut parfois être comminutive c’est à dire qu’il existe de nombreux traits de fractures intermédiaires entre les fragments principaux.

Le diagnostic de fracture de la clavicule est clinique. Le plus souvent, elle fait suite à une chute sur le moignon de l’épaule. A l’examen clinique, il existe une douleur localisée en regard de la fracture ainsi qu’une déformation liée au déplacement de la clavicule. Une radiographie permet de confirmer le diagnostic. Elle permet également de préciser le type de fracture. Un bilan échographique peut être réalisé, notamment après 40 ans, à la recherche d’une lésion associée des tendons de la coiffe des rotateurs.

En cas de fracture non déplacée de la clavicule, le traitement orthopédique (non chirurgical) est le plus souvent recommandé. Il faut alors mettre au repos l’épaule le temps que la consolidation puisse se faire. Des contrôles radiographiques réguliers permettent de définir à quel moment la mobilisation de l’épaule peut à nouveau être permise.

Le choix entre la réalisation d’un traitement chirurgical ou d’un traitement orthopédique doit se faire au cas par cas en fonction du type de fracture et de la demande fonctionnelle du patient. Dans la littérature le taux de consolidations est meilleur lorsque le traitement est chirurgical. Cependant, le matériel d’ostéosynthèse est souvent gênant et il est souvent nécessaire d’avoir recours à une deuxième intervention pour l’enlever.

Les fractures déplacées de la partie externe de la clavicule sont le plus souvent mal tolérées en l’absence de traitement chirurgical. Il est le plus souvent recommandé de réduire ces fractures et de les stabiliser par du matériel d’ostéosynthèse.

Lorsqu’il est décidé d’avoir recours à un traitement chirurgical, la première étape consiste à réduire la fracture (remettre les différents fragments en place), avant de la stabiliser par une ostéosynthèse composée d’une plaque et de vis. Pour les fractures externes, de plaques spécifiques peuvent être utilisées. Il est parfois également possible de mettre en place des systèmes de type Endobutton similaires à ceux utilisés pour les disjonctions acromio-claviculaires.

En cas de fracture non déplacée, une immobilisation par coude au corps (bras en écharpe) est mise en place. Lorsque la fracture est déplacée, des anneaux claviculaires sont mis en place : il s’agit d’une contention qui permet de mieux aligner les différents fragments de la fracture. Lorsqu’il n’existe plus de mobilité du foyer de fracture, le sevrage de l’attelle se fait progressivement. Cela s’envisage habituellement 4 et 6 semaines après le traumatisme. Sur le bilan radiographique, les signes de consolidation sont le plus souvent plus tardifs (entre 3 et 6 mois) car la minéralisation du cal osseux se met en place dans un second temps.

Il est important de bien garder la contention post-opératoire afin de soulager l’épaule. Des exercices d’auto-rééducation sont préconisés afin de récupérer une épaule fonctionnelle rapidement dès le premier mois.

La reprise des activités s’envisage progressivement aux premiers signes de consolidation sur le bilan radiographique.

Les soins de rééducation ne sont pas systématiques. S’agissant d’une pathologie extra-articulaire, de nombreux patients ne présentent pas de raideur post-opératoire. Les séances de kinésithérapie sont prescrites au cas par cas en cas d’apparition progressive d’une raideur de l’épaule.

Un certain nombre de complication sont communes au traitement chirurgical, que ce dernier soit réalisé pour une fracture.

Ainsi, une raideur post-chirurgicale de l’épaule peut s’installer dans les suites de l’intervention. Elle se traite essentiellement par de la rééducation.

La clavicule étant située sous la peau, il existe un risque d’infection lié à cette chirurgie.

En cas de non-respect des consignes d’immobilisation, un déplacement secondaire du matériel d’ostéosynthèse et de la fracture est possible. Dans ces cas, l’évolution vers la pseudarthrose nécessitant une reprise chirurgicale est la règle.

Il existe un risque d’évolution vers la pseudarthrose après chirurgie d’une fracture de la clavicule. Après une cure de pseudarthrose, le risque de persistance d’une non consolidation est estimé à environ 10%. La consommation tabagique est reconnue  comme étant un facteur de mauvais pronostic sur l’apparition d’une pseudarthrose de la clavicule.

Les complications neurologiques et vasculaires sont peu fréquentes. Elles sont principalement rencontrées lorsqu’il s’agit d’un geste de reprise chirurgical.

La reprise du sport est un objectif fondamental de la prise en charge. Il faut néanmoins dans tous les cas que l’ensemble des phénomènes douloureux aient régressés et que l’épaule soit parfaitement souple. Si une prise en charge chirurgicale a été réalisée, il est nécessaire de s’assurer de la bonne consolidation du foyer de fracture sur le bilan radiographique de contrôle. Dans tous les cas, avant de reprendre le sport ou activité manuelle de force, il est conseillé de demander l’avis de votre chirurgien ou de votre médecin du sport.

à retenir

Docteur Numa Mercier