Arthrose du coude

Qu’est-ce que l’arthrose du coude?

L’arthrose correspond à l’usure du cartilage d’une articulation. Lorsqu’il n’existe plus de cartilage, la friction des extrémités osseuses constituant l’articulation est à l’origine de douleurs.

Cette friction anormale peut également être à l’origine de poussées inflammatoires, raison pour laquelle on observe fréquemment une fluctuation des phénomènes douloureux.

Questions fréquentes

L’ostéochondromatose correspond à la présence de formations osseuses ou cartilagineuses anormales présentes dans l’articulation.

L’ostéochondromatose peut être primitive : il s’agit alors d’une maladie de la membrane synoviale qui au lieu de sécréter du liquide synovial (lubrifiant de l’articulation) commence à produire des formations cartilagineuses et osseuses. Une arthrose secondaire peut alors survenir.

Le plus souvent, l’ostéochondromatose est secondaire à l’arthrose du coude. Elle est particulièrement fréquente pour cette articulation. La formation des fragments osseux articulaires est dans ce cas une réaction aux frottements anormaux de l’articulation.

La douleur est au centre des plaintes fonctionnelles décrites par les patients. Elles sont le plus souvent d’horaires mécanique, c’est à dire qu’elles sont aggravées par les activités. Parfois, les symptômes peuvent prédominer au repos et en particulier la nuit en cas de poussées inflammatoires. Avec l’évolution, le coude s’enraidit progressivement. Les amplitudes articulaires sont alors limitées.

Les douleurs en fin de flexion et d’extension sont particulièrement évocatrices. Elles sont secondaires à la présence d’ostéophytes (prolifération osseuse entourant l’articulation et secondaire à l’arthrose)

S’il existe une ostéochondromatose associée, il peut parfois se produire des blocages douloureux empêchant transitoirement la mobilisation du coude.

Sur les radiographies, l’usure du cartilage se manifeste par un pincement de l’interligne. L’os sous-chondral (situé sous le cartilage) réagit aux contraintes anormales en formant par endroit de l’os sous forme de condensation ou d’ostéophytes (prolifération osseuse entourant l’articulation) et en se résorbant à d’autres endroits en formant des géodes.

Pour préciser le diagnostic, un arthroscanner du coude peut être demandé. Celui-ci permet de réaliser un moulage de l’articulation grâce au produit de contraste que l’on injecte. On peut alors visualiser plus précisément les lésions cartilagineuses.

L’arthrose du coude peut prendre différentes formes en fonction de son origine (étiologie). Lorsqu’aucune étiologie n’est retrouvée, il s’agit une arthrose primitive.

L’arthrose est dite secondaire si elle est la conséquence d’une autre pathologie du coude. Il peut s’agir d’une séquelle de traumatisme (fracture ou luxation). Parfois, une maladie d’ordre générale peut expliquer l’apparition des lésions articulaires (polyarthrite rhumatoïde, hémophilie)

Le traitement médical doit toujours être mis en place si la plainte principale est la douleur. Il associe classiquement traitements anti-inflammatoires par voie générale et infiltration. La rééducation est utile pour conserver les amplitudes articulaires. Elle ne permet pas en revanche d’en récupérer lorsque la raideur s’est installée.

En cas d’échec du traitement médical, une prise en charge chirurgicale peut être envisagée.

Lorsque la gêne fonctionnelle est en rapport avec une raideur invalidante ou en rapport avec des fragments ostéo-chondraux libres à l’origine de blocage, le traitement médical n’est pas efficace : seul le traitement chirurgical pourra remédier à ces symptômes.

L’objectif du traitement est de lever les conflits douloureux (secondaires aux ostéophytes) présents en fin de flexion et en fin d’extension.

Ces gestes de « nettoyages articulaires » peuvent parfaitement être réalisés sous arthroscopie, ce qui permet de simplifier les suites opératoires.

La chirurgie arthroscopique ne permet dans aucun cas de remplacer le cartilage usé. Ainsi, si la majorité des patients se disent améliorés, il est toujours possible que certains patients présentent des symptômes résiduels.

La mise en place d’une prothèse totale de coude s’adresse uniquement aux patients présentant des destructions articulaires majeurs.

La chirurgie arthroscopique n’apporte pas à long terme de meilleurs résultats que le traitement à ciel ouvert.

Elle permet en revanche de diminuer la taille de la cicatrice ainsi que les douleurs post-opératoires.

La visualisation arthroscopique permet également de mieux préciser l’état de l’articulation.

La prise en charge se déroule en chirurgie ambulatoire. Une anesthésie générale est réalisée avant d’installer le patient sur le côté (en décubitus latéral).

Quelques incisions de 5 mm environ sont nécessaires à la réalisation de l’intervention afin d’introduire l’optique (caméra) d’une part et les instruments d’autre part.

Après la réalisation de l’intervention, aucune immobilisation n’est nécessaire. La rééducation est réalisée d’emblée afin de récupérer au plus vite les amplitudes articulaires

Le principal risque est celui de la réapparition d’une raideur et de la formation de nouveaux ostéophytes.

La constitution d’un hématome post-opératoire douloureux est parfois observée dans les suites de l’intervention.

Les complications neurologiques sont rares mais doivent être connues, en particulier en raison de la proximité du nerf radial (permettant l’extension du poignet et des doigts) du site opératoire. Une compression du nerf ulnaire au coude peut parfois apparaître dans les suites de l’intervention. En cas de signes préopératoires, i faudra envisager une libération du nerf dans le même temps. Les autres complications neurologiques, les complications vasculaires les complications infectieuses ainsi que les risques liés à l’anesthésie sont exceptionnelles.

à retenir

Docteur Numa Mercier